Maurice Garçon (1889-1967) fut l'un des plus grands avocats de son temps. De 1912 à sa mort, il a consigné presque chaque soir les événements, petits et grands, dont il était le témoin ou l'acteur. Ce premier volume de son journal inédit couvre, parfois heure par heure, la guerre, la défaite, l'Occupation et la Libération. A cinquante ans, l'avocat est alors au sommet de son art. Dans ces chroniques, il révèle aussi des qualités d'observation et un talent d'écriture enviables. Il y a du Albert Londres chez Maurice Garçon. Curieux de tout, il sillonne Paris et la province, furète, recoupe, rédige, avec le mérite constant, et rare, de s'interdire toute réécriture : c'est un premier jet qu'on lit sur le vif. Maréchaliste de la première heure, il fait volte-face à l'armistice et, après le vote des pleins pouvoirs à Pétain, ne cessera plus de fustiger «le Vieux». Fureur patriote, chagrin sans pitié, colère, espoir, désespoir. Honte de la collaboration. Virulence contre les nouvelles lois de Vichy. Son journal déborde. Portraits, anecdotes, détails méconnus foisonnent. Croisées au Palais de justice, les figures du barreau, souvent têtes d'affiche de la politique, deviennent familières. Maurice Garçon connaît tout le monde, est de tous les grands procès, des dossiers criminels aux affaires politiques. Ses plaidoiries érudites ont fait de lui, dès avant guerre, un avocat littéraire, voire mondain, futur académicien. Toute une galerie de personnalités en vue défile dans ses pages, écrivains, peintres, comédiens, éditeurs. Nous voici conviés à une ahurissante traversée des années noires, histoire immédiate haletante.
Maurice Garçon, de l'Académie française, est un avocat, essayiste, parolier, romancier, aquarelliste, polygraphe et historien français. Il est surtout connu pour avoir défendu un grand nombre de causes, tant littéraires que criminelles.
Pascal Fouché, historien et éditeur, a notamment publié
L'Édition française sous l’Occupation 1940-1944 (BLFC, 1987), dirigé
L’Édition française depuis 1945 (Éditions du Cercle de la Librairie, 1998) et codirigé le
Dictionnaire encyclopédique du Livre (Éditions du Cercle de la Librairie, 2002, 2005 et 2011) ainsi que le catalogue de l’exposition pour le centenaire des éditions Gallimard (
Gallimard 1911-2011 : un siècle d’édition, BnF-Gallimard, 2011). Il a également édité les correspondances de Proust et de Céline avec leur éditeur (Gallimard, 1989 et 1991), est l’auteur de
Céline. « Ça a débuté comme ça » dans la collection « Découvertes » (Gallimard, 2001) et a édité l’inédit de Céline,
Guerre, en 2022.
Pascale Froment a publié
Roberto Succo (Gallimard, 1991 ; réédition Folio, 2001) et
René Bousquet (Stock, 1994 ; réédition Fayard, 2001). Elle écrit un livre sur l'éditeur Robert Denoël (1902-1945), à paraître.