HORS LA GUERRE

Dimanche 25 avril 1974, la Révolution des Œillets au Portugal, un pays émerge de la dictature sans trop le savoir… Deux pêcheurs au bord du Tage découvrent le corps d’un jeune homme assassiné. Son identité : Tomás Quental, militaire en permission, venu de Guinée-Bissau où le Portugal mène depuis 1961 une des dernières guerres coloniales. Qui était le jeune Tomás ? Pourquoi a-t-il été ainsi exécuté ? Construit en flash-back, le récit raconte un Portugal rural en marge de l’Europe des Trente Glorieuses, en proie à la dictature et où les opposants sont contraints à la clandestinité. Ruth-Isabel et Jorge, les parents de Tomás, communistes, luttent pour un avenir aux lendemains radieux. Remplie par la politique, leur vie ne laisse aucune place à un enfant. Jorge vit dans la clandestinité et fait de longs séjours à l’étranger ; Ruth-Isabel, fascinée par le régime soviétique, accepte une mission à Moscou : abandonnant mari et enfant en 1957, elle part, décidée en fait à ne pas revenir. Confié à ses grands-parents paternels, Alice et Carlos, Tomás grandit, innocent heureux, avant finalement de trouver lui aussi son destin… Après une enfance difficile, marquée par une forme d’autisme, il trouve sa voie dans l’engagement militaire : doué de qualité de tireur exceptionnel, devenu le meilleur « sniper » de l’armée portugaise en Afrique, il entre au service de la PIDE, la police politique de l’Estado Novo, chargé de repérer les opposants anticolonialistes, et surtout les communistes, au sein de l’armée. De Lisbonne à Moscou en passant par le bourbier de la guerre en Guinée-Bissau, le récit de Victor Lopes est une fresque historique et psychologique qui entraîne le lecteur dans une période oubliée et méconnue du Portugal de Salazar.