Douze soldats dans la confusion des tranchées. Douze hommes que les obus ont rendus sourds et qui, à défaut de pouvoir échanger, monologuent à tour de rôle pour dire la peur, la violence et l'horreur. Douze ombres qui n'ont plus que la fraternité pour appartenir encore à l'humanité. En donnant la parole à ces hommes pris dans la tourmente de l'histoire et promis à une mort certaine, Laurent Gaude les sauve de l'oubli et offre une contribution saisissante au mémorial littéraire de la Grande Guerre.
Né en 1972, Laurent Gaudé a fait des études de Lettres Modernes et d’Études Théâtrales à Paris. En 1997, il publie sa première pièce, Onysos le furieux, à Théâtre Ouvert. Ce texte sera monté en 2000 au Théâtre National de Strasbourg dans une mise en scène de Yannis Kokkos. Suivront alors des années consacrées à l’écriture théâtrale et à la création de ses pièces sur les plus grandes scènes, en France (Pluie de cendres jouée au Studio de la Comédie-Française, Nous, l’Europe, banquet des peuples et La dernière nuit au monde au Festival d’Avignon, Terrasses au Théâtre de la Colline) et à l’étranger (Combat de Possédés, en Allemagne, Danse, Morobà Dublin, Le Tigre bleu de l’Euphrateà Montréal).
Son premier roman Cris, sur les atrocités de la Première Guerre mondiale, est publié en 2001. Avec La mort du roi Tsongor, il obtient, en 2002, le Prix Goncourt des Lycéens et le Prix des Libraires. En 2004, il est lauréat du Prix Goncourt pour Le soleil des Scorta, un roman qui se déroule dans les Pouilles en Italie, sa terre d’adoption.
Engagé dans son temps, les voyages sont pour lui une nécessité, l’occasion de se “frotter au monde”. Écrire est, peut-être, une façon de faire retentir le cri des disparus ou des plus démunis.
Port-au-Prince, le Kurdistan irakien, le Bangladesh ou la jungle de Calais donnent lieu à des reportages journalistiques et à des romans comme Eldorado sur le sort des migrants ou Danser les ombres sur le séisme qui a frappé Haïti en 2010.
Reconnu pour son écriture au souffle épique, son style lyrique et sa capacité à explorer des thèmes universels avec empathie et humanité, ses œuvres interrogent notre rapport à l’amour, la fidélité, le deuil, l’exil, la mémoire et la vengeance tout en laissant place à l’espoir et à la beauté de la vie.
Au fil des années, Laurent Gaudé ne cesse de se renouveler et démontre sa capacité à absorber de nouveaux genres littéraires. La poésie avec De sang et de lumière ou Nous l’Europe, banquet des peuples qui obtient le Prix du livre Européen en 2019.
Dans son roman Chien 51 ou ses pièces de théâtre La Dernière nuit du monde et Même si le monde meurt, il explore les territoires de l’anticipation et de la dystopie pour mieux donner à entendre les tourments de notre monde.
Avec Terrasses publié en 2024, il renoue avec la tragédie contemporaine dans un récit choral sur les attentats parisiens de novembre 2015.
Laurent Gaudé fait aujourd’hui partie intégrante du panorama littéraire français du XXIe.
Ses œuvres sont régulièrement prescrites dans les classes de collège et de lycée et rencontrent un grand succès auprès des enseignants.
Pour le suivre sur Instagram : @laugaude
Né à Rijeka (Croatie) en 1976, Miroslav Sekulic-Struja est peintre, mais sa curiosité le pousse vers d'autres disciplines comme la bande dessinée ou le cinéma d'animation. En 2010, il est le lauréat concours des Jeunes Talents du festival d'Angoulême, avec «L'homme qui acheta un sourire». Il évolue dans un univers poétique avec un dessin très précis. Chez lui, chaque petit détail contribue à la construction du récit. Sa technique (notamment l'utilisation de la couleur directe) et son sens de la narration lui confèrent un style très personnel au grand potentiel. En 2012, il a réalisé une fresque murale à la Rotonde à Paris, à l'occasion de l'année de la Croatie en France. «Pelote dans la fumée. I. L'été/L'automne» a reçu le Prix BD de Montreuil en 2015.