L'architecture est traversée par l'incroyable désir de la situation initiale, l'Eden où elle n'aurait pas à se manifester. On n'y trouve pas d'hiver ni de climat, mais des fleurs et des fruits, des animaux aimant les humains, un gazon ouvert à l'érotisme, à l'ennui, à la frugalité. Le jardin sans hiver est dès son origine le déclencheur du bonheur. De la Genèse au 21e siècle, cette figure subsiste, sans enceinte et à la temporalité idyllique. Tel une pièce de théâtre, le paradis terrestre sera toujours une création. Le paradis céleste lui succède, lumineux et infini, réalisé dans les cathédrales et coupoles baroques. Remplacé par l'utopie et le progrès depuis la révolution industrielle, le paradis a travaillé en continu l'architecture qui produira dans le monde laïc ce qui était apparu à Saint-Denis comme dans la Divine Comédie, l'Unité de Fourier, les expositions universelles et le Crystal Palace, le grand magasin, l'espace "moderne" ou plastique, l'extension de l'urbanisation à la terre entière, le situationnisme, l'architecture radicale et de la contre-culture, puis celle des ambiances, des atmosphères ou des climats, l'éternelle présence de la nature dans les textes des urbanistes. La "ville nature" des heureux phi-losophes de l'urbain, les dreamland comme les sièges des GAFAM ont constamment été guidées par le dispositif-paradis, cet ensemble de schèmes qui engendre nos attitudes et nos désirs. Les développements du roman puis du cinéma ont troublé la sérénité cosmique unifiée du paradis. L'architecture a alors débordé l'envolée paradisiaque des siècles précédents en racontant des histoires et cette ouverture du récit est ce que l'on aime en elle. L'architecture au paradis est alors celle qui séduit le cinéma, son nouveau lieu de réalisation. L'architecture donne sa matérialité à la fiction et lui permet d'être vécue, elle est le récit fictionnel présenté comme réalisé et vrai. Le paradis est une scène qui se donne à voir : sa réalité même. Il est cette présence qui ne demande qu'à se laisser voir pour nous transformer.
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Le paradis réunit ce qui est «irraprochable», dans la quête d?un bonheur sans fin. Oser le convier dans le discours architectural, c?est inventer l?architecture en questionnant son absence initiale. Alain Guiheux affronte ainsi un paradoxe: si le paradis se caractérise par le manque d?architecture, s?il n?y a pas d?architecture en Éden, comment emprunter ce concept pour faire l?histoire (sinon la contre-histoire) de l?architecture? Car le mythe du paradis, qui engendre attitudes et désirs,a transformé en continu l?architecture.Architectures Paradis confronte le lecteur au retour du système édénique et propose un voyage envoûtant dans cette autre scène de l?architecture. Le paradis y est la figure de l?impensable, de l?invisible et de l?indéterminé, contre la tyrannie de l?ordre et de l?«espace». Avec un réseau icono-sémantique particulièrement riche, juxtaposant l?enluminure médiévale, les projets radicaux des avant-gardes des années 1960, les réalisations architecturales contemporaines ainsi que le roman et le cinéma, cet ouvrage dresse ici un récit qui repense en profondeur l?architecture et ses conséquences ? aussi bien en présence qu?en absence ? sur l?humain. Artikel-Nr. 26908
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