Reseña del editor:
Extrait: Montaigne (Livre second, ch. XII). - Attends-moi, Grangibus ! héla Boulot, ses livres et ses cahiers sous le bras. - Grouille-toi, alors, j'ai pas le temps de cotainer, moi ! - Y a du neuf ? - Ça se pourrait ! - Quoi ? - Viens toujours ! Et Boulot ayant rejoint les deux Gibus, ses camarades de classe, tous trois continuèrent à marcher côte à côte dans la direction de la maison commune. C'était un matin d'octobre. Un ciel tourmenté de gros nuages gris limitait l'horizon aux collines prochaines et rendait la campagne mélancolique. Les pruniers étaient nus, les pommiers étaient jaunes, les feuilles de noyer tombaient en une sorte de vol plané, large et lent d'abord, qui s'accentuait d'un seul coup comme un plongeon d'épervier, dès que l'angle de chute devenait moins obtus. L'air était humide et tiède. Des ondes de vent couraient par intervalles. Le ronflement monotone des batteuses donnait sa note sourde qui se prolongeait de temps à autre, quand la gerbe était dévorée, en une plainte lugubre comme un sanglot désespéré d'agonie ou un vagissement douloureux. L'été venait de finir et l'automne naissait. Il pouvait être huit heures du matin. Le soleil rôdait triste derrière les nues, et de l'angoisse, une angoisse imprécise et vague, pesait sur le village et sur la campagne. Les travaux des champs étaient achevés et, un à un ou par petits groupes, depuis deux ou trois semaines, on voyait revenir à l'école les petits bergers à la peau tannée, bronzée de soleil, aux cheveux drus coupés ras à la tondeuse (la même qui servait pour les bœufs), aux pantalons de droguet ou de mouliné rapiécés, surchargés de « pattins » aux genoux et au fond ; mais propres, aux blouses de grisette neuves, raides, qui, en déteignant, leur faisaient, les premiers jours, les mains noires comme des pattes de crapauds, disaient-ils. Ce jour-là, ils traînaient le long des chemins et leurs pas semblaient alourdis de toute la mélancolie du temps, de la saison et du paysage. Quelques-uns cependant, les gr
Biografía del autor:
Louis Pergaud est ne dans le Doubs en 1882. Sorti troisieme de sa promotion a l'Ecole Normale, il devient instituteur. En 1910, il publie "De Goupil a Margot", un recueil de nouvelles animalieres qui obtiendra le Prix Goncourt. Louis Pergaud meurt a la guerre en 1915.
„Über diesen Titel“ kann sich auf eine andere Ausgabe dieses Titels beziehen.